Droit de réponse à l’article paru dans l’édition du 31 mai 2024 du Quotidien de l’Art.
"Le MO.CO. condamne avec la plus grande fermeté ce qu’il considère comme une instrumentalisation insupportable d’un évènement tragique qui mérite un traitement digne, mesuré et respectueux de tous."
Le MO.CO. est particulièrement choqué par l’article du Quotidien de l’Art paru le 31/05/24 sous la signature de Magali Lesauvage, commentant la décision de la CPAM qualifiant d’« accident du travail » le décès de Vincent Honoré, survenu le 29/11/23 dans des circonstances tragiques. Il repose sur une succession d’assertions que nous considérons comme non fondées qui portent atteinte à l’honneur de l’institution et que nous réfutons avec force. Ce drame personnel, éminemment tragique et bouleversant, méritait un traitement sensible, mesuré et attentif à chacune des personnes concernées. Si, comme déjà relaté dans l’article, le MO.CO. entend réserver ses arguments aux organismes et juridictions en charge du contentieux en cours, l’atteinte grave à l’institution et à l’honneur de certaines personnes nommément citées le conduit à réagir avec fermeté, en s’appuyant sur des arguments factuels et incontestables.
Le lendemain du drame, le MO.CO a fait preuve d’une bienveillance naturelle et d’une attention accrue auprès de l’ensemble du personnel. Une cellule d’aide psychologique a été mise en place dans la semaine pour l’ensemble des équipes. Une attention particulière a été portée aux agents du service curatorial dont Vincent Honoré avait la charge, en l’associant à toute rédaction de communiqué de presse, aux propositions et modalités de l’hommage qui lui a été rendu par le MO.CO. Tout a donc été mené avec leur consentement et leur validation. Sa mémoire a été honorée avec sensibilité à travers de nombreux dispositifs, comme la gratuité de l’exposition Huma Bhabha qu’il venait d’inaugurer ou les hommages rendus dans les discours, dans le catalogue et dans l’exposition « Entre les lignes » auxquels il avait œuvré. Le MO.CO a naturellement adressé un bouquet accompagné d’une carte à la famille qui a transmis en retour une lettre de remerciements.
Contrairement à ce qui est affirmé, le MO.CO. n’a jamais refusé de lancer une enquête administrative mais a sollicité préalablement du syndicat demandeur, les éléments en sa possession qui le conduisaient à en faire la demande. Cette demande de précision, transmise le 12/12/23, n’a reçu aucune réponse ni même le moindre accusé de réception. Le MO.CO. a tenu informé les représentants des personnels au moment du démarrage de l’enquête de la CPAM le 01/02/24, et dès le lendemain de la réception de la décision de la CPAM le 21/03/24. Le MO.CO. l’a communiqué également, de sa propre initiative, lors du Comité Social Territorial et du Conseil d’Administration du 05/04/24.
De multiples témoignages et éléments factuels réfutent définitivement les assertions que nous considérons comme non fondées de cet article. Vincent Honoré a été conforté dans son poste par le nouveau directeur général Numa Hambursin dès son arrivée en 2021. Son contrat a été renouvelé en 2022 avec revalorisation de son salaire et pour la durée maximale autorisée. Depuis l’arrivée de la nouvelle direction, aucun changement n’a été opéré sur sa fiche de poste ni sur l’organigramme. Directeur des expositions, il a toujours bénéficié d’une grande liberté pour développer et mener à bien les projets de l’établissement, en termes de ressources humaines et budgétaires, d’autonomie opérationnelle. Son positionnement et ses responsabilités n’ont jamais été remis en cause. Il faisait naturellement partie du comité de direction au sein duquel son avis et sa voix ont toujours compté.
Loin d’être « invisibilisé », Vincent Honoré participait en étroite collaboration avec le directeur général à la programmation des expositions. Il assurait depuis l’arrivée de Numa Hambursin, plus de 55% des commissariats ou co-commissariats, ce qui est supérieur à ce qui était pratiqué sous la direction de Nicolas Bourriaud. Il participait aux visites de presse, aux vernissages, et était remercié nommément à chaque inauguration, comme sous la direction de Nicolas Bourriaud. Sa visibilité médiatique a toujours été garantie et avérée. A titre d’exemple, l’exposition Ana Mendieta de l’été 2023 dont il était co-commissaire a donné lieu à 52 articles de presse. Il y est cité 32 fois, contre 11 fois pour la co-commissaire Rahmouna Boutayeb et 6 fois pour Numa Hambursin. Dans le catalogue Huma Bhabha, son nom est mentionné 22 fois, celui de Numa Hambursin 11 fois. Loin d’être « dissimulé », son nom apparaît en première place de chaque livret, communiqués de presse et catalogues. Au moment de son décès, il était prévu qu’il soit commissaire ou co-commissaire de 5 expositions sur les 8 prévues programmées jusqu’à l’été 25.
L’article évoque un « isolement » ou le fait que Vincent Honoré se « sentait pris au piège ». Au cours de ces dernières années, il n’a jamais posé d’arrêt maladie. Toutes ses demandes de congés, de télétravail, de cumul d’activité, ont, depuis l’arrivée de la nouvelle direction, été accordées sans exception. Entre 2022 et 2023, 30 ordres de mission ont été sollicités par Vincent Honoré contre 24 pour le directeur général sur la même période. Ils ont tous été accordés sans exception.
La réflexion sur le fonctionnement du MO.CO. n’était en l’état qu’un projet qui nécessitait un consensus, ce qui a toujours été présenté comme tel et comme ce fut le cas de tous les projets de nature sociale menés au MO.CO. Il n’aurait impliqué aucune rétrogradation.
Vincent Honoré a toujours bénéficié de la reconnaissance due à sa qualité, son expertise et sa fonction. Sa dernière évaluation professionnelle effectuée par le directeur général en août 2023 se conclue par « Un agent investi et de talent ».
Si son remplacement n’a pas été engagé à ce jour, c’est précisément à la demande du service curatorial lui-même, qui a souhaité soumettre une organisation alternative et collégiale, sans fonction de direction du service.
Le MO.CO. condamne avec la plus grande fermeté ce qu’il considère comme une instrumentalisation insupportable d’un évènement tragique qui mérite un traitement digne, mesuré et respectueux de tous.