MO.CO.Panacée

14 rue de l'École de Pharmacie, Montpellier

Du 28 janvier 2017 au 23 avril 2017

Ouverture le 27 janvier

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Retour sur Mulholland Drive

Le minimalisme fantastique

Retour sur Mulholland Drive est l’adaptation d’un film du réalisateur américain David Lynch, Mulholland Drive (2001). Cette oeuvre cinématographique constitue la matière première de l’exposition, qui en reprend l’ambiance visuelle et les codes. Mais elle révèle également une tendance émergente de l’art contemporain, que l’on pourrait qualifier de « réalisme fantastique » : les 24 artistes internationaux qui figurent dans l’exposition, parfois directement influencés par le cinéma de Lynch, créent des atmosphères angoissantes, énigmatiques, irréelles, à partir de formes minimalistes ou d’images du quotidien.

L’univers lynchien comme source d’inspiration pour toute une génération d’artistes Ce sont plus d’une vingtaine d’artistes qui participent à cette exposition inspirée de l’univers du plus emblématique des films de David Lynch, Mulholland Drive. Parmi eux, Saelia Aparicio, Maria Loboda, Adrien Missika ou Ugo Rondinone qui composent une génération d’artistes apparue dans les années 2000, les films du célèbre réalisateur font figure de classiques. Qu’ils reconnaissent l’influence esthétique du cinéaste ou non, force est de constater que certains traits de l’univers lynchien sont devenus des lieux communs visuels, de l’image stroboscopique jusqu’à son usage très spécifique de la lumière. De plus, les thèmes fondamentaux de son cinéma restent d’une grande actualité dans le monde de l’art contemporain : l’image comme matière ou comme pellicule fantomatique, l’ambivalence de la réalité, le rêve et la transmigration, l’angoisse générée par la réalité quotidienne, la tension entre le glamour et l’immondice...

Retour sur Mulholland Drive montre une génération d’artistes qui joue avec les codes de la culture populaire, mais sans recourir ni à la surcharge ni à l’agrandissement pop : loin de banaliser l’image ou l’objet, et de renvoyer au monde de la consommation de masse, ils les utilisent avec une économie de moyens qui témoigne d’un esprit d’analyse, mais aussi d’une volonté de lui donner une réelle puissance d’évocation, voire ’invocation. La forme est ici considérée avec gravité.

 

Une exposition basée sur le potentiel énigmatique

Si l’on devait l’affilier à un genre, Retour sur Mulholland Drive pourrait se définir comme une exposition essai, ou une rêverie librement inspirée d’une oeuvre cinématographique. Elle tente de traduire le film de David Lynch dans un espace d’exposition, au moment où il revient derrière la caméra pour tourner la suite de la série Twin Peaks. Mais si cette exposition prend comme matière première et réservoir de motifs le film-culte du réalisateur américain, Mulholland Drive (2001), c’est aussi afin de révéler une tendance émergente de l’art contemporain : le « minimalisme fantastique » ou comment créer une « inquiétante étrangeté », une atmosphère angoissante ou féérique, à partir de formes minimalistes. Retour sur Mulholland Drive forme ainsi un parcours constitué d’oeuvres qui explorent le potentiel énigmatique de choses apparemment lisses ou dérisoires.

 


Artistes de l'exposition

Saelia APARICIO, Alisa BAREMBOYM, Hicham BERRADA, Huma BHABHA, Jonathas DE ANDRADE, Rodrigo GARCIA, Yohann GOZARD, Lothar HEMPEL, Lisa HOLZER, Max HOOPER SCHNEIDER, Wendy JACOB, Ajay KURIAN, Elad LASSRY, Maria LOBODA, Adrien MISSIKA, David NOONAN, Ylva OGLAND, Kaz OSHIRO, Joyce PENSATO, Emilie PITOISET, Torbjørn RØDLAND, Ugo RONDINONE, Jennifer TEE, Morgane TSCHIEMBER

Curator : Nicolas Bourriaud