
Max Hooper Schneider
Qu'est-ce qui vous a encouragé à travailler avec des marionnettes ? Que symbolisent-elles ?
Le choix de travailler avec des marionnettes ne vient pas de ce qu'elles pourraient représenter ou symboliser, mais plutôt d’un engagement à utiliser des matériaux locaux. Les marionnettes sont fabriquées avec des matériaux naturels et non traités (peau de vache, pigments végétaux, etc.) et leur utilisation imite une structure indigène de narration. De même, la BO composée par « Necrophagist » suggère une narration sonore très élaborée, qui peut être considérée comme liée à la culture turque contemporaine. Mon intention était de réunir les marionnettes traditionnelles et la musique contemporaine dans une nouvelle forme de théâtre « naturel ». L'installation dans son ensemble est conceptualisée comme une « nature naturante ». Les marionnettes, tout comme la musique, sont la nature plutôt que des représentations ou des symbolisations de la nature.
Pensez-vous que l'homme est voué à muter pour survivre ?
L'illusion que l'homme moderne a développé sur son rapport à la nature – l’idée qu'il s’en démarque et qu'il en est le maître - est maltraitée dans mes œuvres. Contre la notion de hiérarchie des êtres, je privilégie le concept de démocratie des êtres. L'état actuel de la planète suggère que les formes de vie non-humaine finiront par dominer et que les humains vont soit s'éteindre, soit évoluer vers de nouvelles formes pour survivre.