
La performance solo RaioRAIOLAMALama (2019) reprend un conte khmer mis en scène par le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul dans le film Tropical Malady (2004), une chasse à l’homme entre un chasseur et un esprit-chaman capable de prendre la forme d’un tigre. Cette allégorie permet à Luara Learth Moreira d’articuler l’histoire des corps minoritaires, la performance et l’assignation à l’“animalité”. Partant d’un univers symbolique afro-brésilien dont elle retravaille les mythes, la performeuse revendique avec force un abandon à l’altérité et à l’animalité qui peut provoquer le malaise chez le spectateur.
Luara Learth Moreira est née en 1990 au Brésil. Elle vit et travaille à Montpellier (France). Performeuse, chorégraphe et chanteuse de funk Sapatão, elle s’est formée à l’Université de Brasilia et au Forum Dança à Lisbonne. À partir d’une réflexion anticoloniale sur l’appartenance sexuelle et le corps racisé, elle confronte les menaces et fractures dans les représentations normalisées de la race et du genre.